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Engagement en Allemagne
 

Nous avons à plusieurs reprises été appelé au secours lorsque des jeunes filles africaines vivant en Allemagne étaient menacées d'être excisées. Alors, il fallait agir vite. Un exemple:

Appel au secours de Dresde

Peu avant Noël 2002, un appel nous parvient de Dresde. L'interlocutrice craint que la petite fille de cinq ans de sa voisine gambienne risque d'être excisée. Il est prévu que la fillette parte début janvier 2003 pour au moins deux ans en Gambie pour que sa mère puisse se concentrer sur sa formation d'infirmière gérontologue.

Les soupçons sont justifiés et le danger est concret : selon Amnesty International, presque 90 % de toutes les femmes en Gambie sont victimes de mutilation génitale féminine. Nous prévenons immédiatement la police. Puis la voisine préoccupée nous appelle de nouveau : le voyage serait apparemment annulé. Ni elle ni nous le croyons. Annette Weber appelle toutes les compagnies aériennes, explique vouloir modifier les vols à la demande des voyageurs. Trois places sont effectivement réservées !

Au cours d'une action éclair, nous faisons intervenir la police criminelle et le procureur de Dresde. Dans un premier temps, il existe des doutes sur la compétence puisque mère et fille sont gambiennes. Dans la nuit du 23 décembre, nous envoyons donc un fax à Heidemarie Wieczorek-Zeul (SPD), ministre fédérale de la Coopération économique et du Développement. Elle est fortement engagée contre la mutilation génitale féminine.

Dès le lendemain, l'enfant est provisoirement retiré à sa mère et la sortie du territoire est interdite par une ordonnance de référé.

Mais cela ne clôt pas l’affaire. La mère, avec l'aide de son avocate, fait appel de la décision de la Cour d'appel de Dresde, interdisant définitivement la sortie du territoire de la jeune fille en direction de la Gambie. L’affaire se termine finalement devant le Cour fédérale - une décision pour l’humanité : le droit pour la mère de déterminer le lieu de séjour de sa fille demeure restreint, en conséquence, elle ne peut pas emmener l'enfant en Gambie. La mutilation génitale la menaçant dans ce pays constitue une violation des droits de l'homme et correspond à une maltraitance physiques et psychiques, qui équivaut en gravité aux pratiques de torture ouvrant le droit d'asile.


Celui qui croit que la mutilation génitale féminine est « uniquement » un problème de pays très lointains qui n’intéresse pas l'Allemagne se trompe. L'immigration a aussi amené ici la mutilation génitale féminine. Les Africaines profitent souvent de vacances dans leur pays d'origine pour faire exciser leurs filles!