De quelle manière est jugée l’excision féminine dans le droit islamique ?

Réponse du Docteur et Professeur Muhammad Said Ramadan Al-Buti

Les jugements faisant force de loi en matière de droit islamique se basent soit sur le Coran, Sunna authentique du prophète Mohamed ; paix et bénédiction sur lui ; soit sur le consensus des vénérables et vertueux ancêtres.

En ce qui concerne l’excision féminine, aucune preuve du caractère obligatoire ou enviable de cette pratique n’a été mentionnée, que ce soit dans le Coran, dans la Sunna ou bien dans le consensus des Compagnons du Prophète ou de leurs successeurs.

La parole du Prophète (Hadith) « Cinq choses font partie de la disposition naturelle de l’être humain […] », dans lesquelles l’excision est mentionnée, s’appuient sur la circoncision de l’homme. La preuve réside dans le fait que le prophète n’a fait appel à l’excision pour aucune de ses filles. Cet acte ne s’est en outre pas répandu parmi les compagnons du prophète ni leurs successeurs et n’a pas non plus fait l’objet d’une coutume parmi eux. Dans le cas où l’excision féminine serait un devoir ou une obligation, le prophète, paix et bénédiction sur lui ; aurait alors montré l’exemple de cette coutume en ordonnant l’excision de ses filles. Par conséquent, l’excision était une coutume sur la péninsule arabique qui existait déjà du temps où le prophète, paix et bénédiction sur lui ; était le représentant. Le prophète ne se prononça pas au sujet de cette coutume. L’on peut donc constater qu’un jugement islamique dans ce cas s’oriente vers une nécessité ou un dommage certain. Les spécialistes ont toutefois déjà convenu que l’excision féminine, à l’inverse de la circoncision masculine, n’a aucune utilité. Elle inflige aux femmes bien plus de dégâts et blesse leur droit naturel à une vie sexuelle satisfaisante et épanouie au sein de leur couple.